KRIS BARRAS: The Divine and Dirty (2018)
Le parcours de ce guitariste britannique sort vraiment de l’ordinaire. Kris Barras a suivi le difficile circuit du rock n’ roll tout en menant une belle carrière dans le domaine des « Mixed Martial Arts » (une discipline mélangeant plusieurs techniques de différents arts martiaux). Surprenant quand on sait qu’un gratteux fait avant tout attention à ses mains. Pour finir, il signe chez Mascot, un label sérieux. Compte tenu du passé du bonhomme, de son visage barbu, de ses muscles et de ses tatouages, on se dit qu’on va prendre une bonne dose de blues-rock bien gras dans les oreilles. Mais non ! Notre gaillard apparaît bien plus fin que cela. Bien sûr, on note quand même la présence de plusieurs blues-rock au tempo moyen sur cet album (« I don’t owe nobody nothing », « Lovers or losers »).Mais le reste du disque est bien plus subtil et varié.En dépit de son refrain blues-rock, le riff de « Hail Mary » sonne presque sudiste et « Propane » tape dans le registre de la pop entraînante. « Wrong place, wrong time » (un blues-rock swinguant) s’envole sur un rythme rapide et propose un super solo qui décoiffe. Mentionnons également « She’s more than enough » (un boogie-blues speedé) et « Stick me up » (un southern boogie avec une guitare enragée).Le rock bluesy et rythmé « Blood on your hands » balance un solo de six-cordes expert et semble prêt pour les « charts » anglais. Mister Kris donne aussi dans la ballade bluesy à la Gary Moore avec « Watching over me ». Le solo est étonnant de mélodie et de feeling tout en restant dans la simplicité. Voici donc un bon album dominé par une guitare entièrement maîtrisée et renforcé par une voix claire et belle.
Un joli coup !
Olivier Aubry